C’est une expression que les étudiants d’archi utilisent à outrance ! Je vais donc étancher votre soif de savoir tout ce qui ce doit sur La Charrette.
Les archi ont souvent la très mauvaise réputation d’être de parfaits glandeurs qui s’y prennent à la dernière minute ! L’astuce c’est que la conception finale d’un projet n’apparaît pas par magie, et oui, pas d’illumination soudaine et géniale !
Il faut que les idées grandissent… mûrissent… puis aboutissent. La mise en page finale se fait donc au dernier moment, quand y’a plus l’choix ! C’est alors que commence la Charrette !
En un lapse de temps très court, entre 1 semaine et 1 week-end (si on n’a vraiment pas géré), il va falloir mettre au propre les plans, les coupes, les détails techniques, les perspectives, classer les référents et la maquette ! Tout en continuant à réfléchir et à concevoir.
A ce moment là, le temps défile très très vite, la vie autour de nous s’arrête, et à part le boulot, plus rien n’a d’importance que la réserve de café, thé, cigarettes et Guronsan !
C’est tout de même très particulier comme état d’esprit, une sorte d’euphorie effrayante, l’appart diminue de taille au fil des heures qui passent : les tasses s’accumulent dans l’évier au dessus des restes de patte, les calques d’études remplacent la moquette, les cendriers se remplissent tout seuls, les livres s’entassent, les morceaux de balsa et les cartons plumes s’éparpillent… bref le chao.
Dans ces périodes de stresssss intense l’ordi est votre meilleur ami, ou votre pire ennemi, tu te retrouve même à prier Saint PC, « non, plante pas, s’te plaits, j’t’en pris…. Il a planté… (Rire hystérique), c’est pas grave, pas le temps de pleurer on recommence !
Après c’est la course, Vite la douche (reprise de contact avec le monde réel, je pue !), Vite faut imprimer, merde, y’a la queue au traceur, Vite faut afficher à une place pas trop pourrie !
Puis vient l’attente, les yeux rouges exorbités, le dos explosé à être resté 48h voûté sur ta chaise, les doigts tailladés par le cutter à 6h du mat, les cafés défilent…enfin la correction.
Ca y’est c’est la fin de la Charrette.
Plus qu’une seule envie, te vider la tête, faire la fête ou tout simplement…dormir !
L’expression viendrait du début du siècle, quand les étudiants en archi étaient encore aux Beaux Arts, les jours de rendu une charrette était spécialement affrétée pour les conduire à l’école, et c’était la course pour ne pas la manquer…on dit aussi qu’ils finissaient leurs plans dedans (devait pas être très pratique !)
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